Dans Paysage sous surveillance, Aperghis traite un univers dédoublé, en menace de sa propre image. Un univers d’échos et de pré-échos. Tout y est filmé, tout était déjà filmé. Il est question d’un meurtre atroce. Il y a des corps, des voix et des instruments, qui jouent le jeu et y rechignent, encombrants comme des virus.
C’est un spectacle low-tech, basse technologie. Des caméras de surveillance, des infra-rouges, des écrans, deux ordinateurs, des synthétiseurs rudimentaires, des softwares achetés aux puces
Monde policier, paysage électronique, meurtres virtuels, spectres sous surveillance, leçons de perspective : voilà les motifs de cette partition dont la musique devrait irriguer les représentations multiples. La forme du spectacle, en spirale, fera naviguer le spectateur dans un univers d’apocalypse comique, lui rapellant combien “notre monde” est devenu irrépresentable : seule l’énergie musicale qui traversera les corps des interprètes (musiciens-acteurs) pourra lui insuffler une vie furtive, lui donner un visage.
Georges Aperghis
op de gelijknamige tekst van Heiner Müller (oorspronkelijke titel: Bildbeschreibung)
Peter Missotten : scenografie en lichtontwerp
Kurt d’Haeseleer : video (Filmfabriek, Leuven)
Johanne Saunier en Jos Houben, acteurs
Ictus
[vimeo http://vimeo.com/2750529]